Les chiffres de l’étude disponible sur le site du Snep attestent de difficultés persistantes bien au-delà de l’année 2020 mais qui n’empêcheront pas pour autant la dynamique de la production musicale.
La musique enregistrée fortement affectée par la crise sanitaire
Au cœur de la chaîne de valeur des industries musicales, les producteurs de musique ont subi, à l’occasion de la crise du Covid-19, des pertes importantes qui ont brutalement freiné une croissance tout juste retrouvée. Fin 2020, le chiffre d’affaires de la musique enregistrée accusera une baisse avoisinant 235 M€ (retail HT), soit une chute de 21%.
Les revenus du streaming (-7% par rapport au CA prévisionnel avant Covid) ne permettront pas d’amortir l’effondrement des ventes de disques et des droits voisins (-40% par rapport au CA prévisionnel avant Covid pour 2020), dû à la fermeture des magasins et autres lieux ouverts au public. La chute des droits normalement collectés sur la période affectera au-delà des six prochains mois les revenus des producteurs, et les aides apportées à plus de 300 projets potentiels.
Dans cet esprit, les producteurs formulent des propositions fortes mais réalistes et nécessaires :
- Pérenniser et renforcer le crédit d’impôt à la production phonographique pour qu’il joue pleinement son rôle d’incitation à la production d’albums de nouveaux talents ;
- Consolider les moyens alloués au CNM, la maison de la création ;
- Plaider au niveau européen en faveur d’un taux de TVA réduit sur les CD et les vinyles (à l’image des autres produits culturels taxés à 5,5%) pour protéger les 4.000 points de vente en France, commerces de proximité, pourvoyeurs d’emplois et d’un accès démocratique aux produits culturels sur l’ensemble du territoire ;
- Enfin, mettre en place un plan d’aide directe au bénéfice des TPE du secteur, dont le modèle économique est souvent incompatible avec les mécanismes de prêts.
C’est à ces conditions que la production musicale française pourra tenir une place à la hauteur de ses talents et de ses ambitions dans la grande bataille internationale des contenus, et faire ainsi rayonner la scène française dans l’hexagone et dans le monde entier.
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